Accroître la disposition au don d’organes par la discussion
Oct.. 2018Communication dans le secteur de la santé
Spendermangel. La campagne « Le don d’organes : parlons-en » de l’Office fédéral de la santé publique sensibilise la population suisse à la question du don d’organes. Elle entend inciter la population à réfléchir à ce thème et à en discuter.
En 2017, les organes de 145 personnes décédées ont pu être transplantés – un chiffre record. Après une baisse transitoire en 2016, la tendance positive des années précédentes s’est poursuivie: le nombre de dons par million d’habitants est passé de 14,4 en 2014 à 17,2 en 2017. Cependant, à la fin de l’année 2017, 1478 personnes étaient encore en attente d’un don d’organe.
Prolongation du plan d’action jusqu’en 2021
En 2013, le Conseil fédéral a réagi à une pénurie d’organes à transplanter en Suisse par un plan d’action destiné à augmenter le taux de don. Comme la diffusion d’informations transparentes et directes dans la population conditionne grandement la décision et l’expression de la volonté des individus, une campagne à l’attention du grand public a été lancée comme mesure phare de ce plan. Les mesures d’amélioration du plan ont porté leurs fruits, mais il faudra encore du temps pour qu’elles déploient pleinement leurs effets. C’est pourquoi le plan d’action a été prolongé jusqu’en 2021.
Écart entre la disposition au don et la décision de don
Des enquêtes ont montré qu’une grande majorité des Suisses sont favorables au don d’organes. Pourtant, seulement la moitié des personnes interrogées ont informé leurs proches de leur volonté et, dans la pratique, très peu de donneurs potentiels portent effectivement une carte de donneur sur eux.
D’où provient cet écart ? Pourquoi une attitude globalement favorable ne se traduit-elle pas systématiquement par l’expression d’une volonté explicite? La disposition au don d’organes est façonnée par les valeurs religieuses et culturelles, par le style de vie, le vécu et l’environnement social de chacun. La réflexion au sujet de sa propre mort ou de celle des proches est généralement associée à des incertitudes, des angoisses, du chagrin et de la douleur ; pour les plus jeunes, elle n’est souvent simplement pas d’actualité. De nombreux individus estiment que ce thème relève de l’intime, et ne l’aborde donc pratiquement jamais, même pas avec leurs proches. Cependant, l’obstacle le plus fréquent à l’expression de la volonté réside dans le fait que les personnes ne se sentent pas immédiatement concernées : la décision est remise à plus tard, car elle ne revêt pas un caractère urgent.
Dans ce contexte, la campagne actuelle sur le don d’organes n’est pas prioritairement axée sur le travail de persuasion, car la population est déjà globalement convaincue des bienfaits du don d’organes. Il s’agit davantage de favoriser undialogue parmi les destinataires de la campagne pour les inciter à parler du don d’organes et à exprimer leur volonté. La discussion entre proches étant le principal facteur déclencheur pour une décision,les incitations concrètes au dialogue sont au centre de la campagne. Outre les proches, les médecins de famille, les pharmaciens et d’autres professionnels de santé peuvent être des interlocuteurs potentiels.
Et pourquoi doit-on rechercher le dialogue ? Aujourd’hui, ce sont souvent les proches qui doivent prendre une décision, sans connaître la volonté du défunt – et ce dans une situation déjà très pénible. Or, on sait d’expérience que, dans un tel contexte, les proches en deuil se sentent souvent submergés par cette responsabilité. Dans l’incertitude, ignorant la volonté de la personne décédée, ils optent souvent pour la solution la plus simple et refusent le don. En parlant du don d’organes dans son entourage, chacun peut donc potentiellement soulager ses proches en leur épargnant une décision difficile. De plus, en décidant de devenir donneur, chacun peut sauver la vie de personnes gravement malades, ou tout du moins améliorer leur existence.
Poursuite de la campagne sur le don d’organes
Depuis 2007, l’Office fédéral de la santé publique mène des campagnes sur le don d’organes dans les médias demasse. L’orientation stratégique des campagnes a été constamment réajustée et modifiée au fil du temps pour s’adapter au contexte sociopolitique et aux évolutions sociétales. La campagne actuelle « Le don d’organes : parlons-en » de l’Office fédéral de la santé publique sensibilise la population au thème du don d’organes. Elle incite les destinataires à réfléchir à la question et à en discuter, tout en comblant deslacunes d’information. Conçue comme une campagne crossmédia de masse, elle est mise en œuvre en collaboration avec les principaux partenaires du secteur du don d’organes (Swisstransplant et le Comité national du don d’organes) dans les trois principales langues nationales (allemand, français et italien). Sur la base de l’analyse situationnelle réalisée en 2015 par l’OFSP, les personnes qui n’ont jamais abordé le thème avec leurs proches et qui ne possèdent pas non plus de carte de donneur ont été définies comme groupes cibles principaux. Ces groupes cibles comprennent en particulier les groupes d’âge des 15-24 ans et des plus de 50 ans.
L’OFSP a élaboré des supports d’infor mation mis à disposition des particuliers, des partenaires de la campagne et d’autres cercles intéressés tels que les cabinets médicaux, les pharmacies ou les drogueries. Des brochures d’information, des affiches et d’autres supports peuvent être téléchargés ou commandés gratuitement dans la boutique en ligne de la campagne.Des spots TV permettent de toucher l’ensemble de la population pour la sensibiliser au thème du don d’organes. Ces mesures sont ponctuellement appuyées par des annonces dans la presse écrite.
Sur Internet et dans les médias sociaux, des spots, vidéos, films d’information et photos diffusent des compléments d’information générale et contextuelle, pour que les deux principaux messages, « Vivre, c’est partager » et « Le don d’organes : parlons-en» atteignent les groupes cibles. La campagne est destinée à déclencher une tendance qui doit se renforcer avec le temps. Toutes ces mesures convergent pour un effet viral : le thème doit se retrouver dans les conversations des médias sociaux et dans la presse écrite ainsi que dans les informations constamment actualisées publiées sur le site Internet central vivre-partager.ch. Des actions de relations publiques des coopérations entre médias et des partenariats appuient la notoriété de la campagne.